Fête du Saint Sacrement
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Un pain qui est présence et qui se brise pour remplir les famines de tout homme
1-ECOUTER
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 14, 12-26
Le premier jour de la fête des pains sans levain, où l’on immolait l’agneau pascal, les disciples de Jésus lui disent : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour ton repas pascal?» Il envoie deux disciples : « Allez à la ville ; vous y rencontrerez un homme portant une cruche d’eau. Suivez-le. Et là où il entrera, dites au propriétaire : ‘Le maître te fait dire : Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?’ Il vous montrera, à l’étage, une grande pièce toute prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs. » Les disciples partirent, allèrent en ville ; tout se passa comme Jésus le leur avait dit ; et ils préparèrent la Pâque.
Le soir venu, Jésus arrive avec les Douze. Pendant qu’ils étaient à table et mangeaient, Jésus leur déclara : « Amen, je vous le dis : l’un de vous, qui mange avec moi, va me livrer.» Ils devinrent tout tristes, et ils lui demandaient l’un après l’autre : « Serait-ce moi ? » Il leur répondit : « C’est l’un des Douze, qui se sert au même plat que moi. Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui qui le livre ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né. »
Pendant le repas, Jésus prit du pain, prononça la bénédiction, le rompit, et le leur donna, en disant : « Prenez, ceci est mon corps. » Puis, prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, répandu pour la multitude. Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’à ce jour où je boirai un vin nouveau dans le royaume de Dieu. »
Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.
2- REFLECHIR
Cette fête a porté plusieurs noms : Fête de l’Eucharistie, Fête-Dieu, Fête du très précieux Sacrement. Actuellement, elle a pour nom officiel la Solennité du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ. Elle fut instituée en 1264 par le pape Urbain IV afin de raffermir la foi eucharistique menacée par des doctrines hérétiques. Cette fête dépassait parfois en importance la célébration de Pâques. Le peuple chrétien rendait un témoignage public de foi et de piété au Saint-Sacrement.
La fête est là pour nous rappeler que Jésus est venu réconcilier le monde avec Dieu, mais souvent des gens comprennent l’inverse, c’est-à-dire qu’il est venu réconcilier Dieu avec l’humanité, comme si Dieu était fâché. Pourtant, depuis les premiers récits de la Genèse, Dieu nous fait comprendre qu’il a un projet de vie pour sa création, que la création est le fruit de son amour, et qu’il a un amour tenace.
L’Ancienne Alliance est l’histoire de cet amour tenace de Dieu, qui va déjouer toutes les impasses dans lesquelles s’enferment les humains. Dieu semble courir continuellement derrière cet homme, il l’appelle, il lui fait signe, il lui montre le chemin du bonheur.
Et Dieu accomplit en Jésus son alliance d’amour avec son peuple Israël. C’est le sacrifice de Jésus, c’est cette croix qui se dresse sur l’humanité, c’est cette donation totale du Christ qui devient alors le véritable chemin et présence constante sur ce chemin.
Sur la montagne du Sinaï, l’initiative du don de la loi vient de Dieu et n’implique aucune manipulation de la part de l’homme.
La même chose est sur le Calvaire. Et encore de même arrive en ce moment du jeudi saint où Jésus dit les paroles de consécration sur ce morceau de pain et sur cette coupe remplie de vin : Ceci est mon corps, ceci est mon sang, faites ceci en mémoire de moi.
Jésus sait bien. Il connait bien le long et pénible chemin de la vie de l’homme, de ses doutes, de ses espoirs, de ses fragilités, de ses souffrances. Et alors au moment suprême de sa vie ici sur terre il se donne à nous, tout en restant silencieusement caché dans un petit morceau de pain. Présence mystérieuse, ma véritable présence. Et cela pour être pour chacun de nous le pain de vie de nos famines. Un pain brisé, pour que tout homme puisse en manger à satiété. Mais aussi le pain qui nous réunis nous tous en une seule famille. Un pain qui nous rend plus frères et sœurs, et qui nous fait solidariser avec les plus faibles.
Un pain donc qui est présence et qui se brise pour remplir les famines de tout homme
JESUS COMMUNIQUE AVEC NOUS, POUR QUE NOUS PUISSIONS COMMUNIQUER AVEC LES AUTRES.
De tous les êtres de sa création, nous sommes ceux et celles qui sont le plus près de lui, parce que capables d’aimer et de pardonner. Le sacrifice eucharistique est le sacrifice de la Nouvelle Alliance, celle de l’amour et du pardon, celle de la communion et de la vie.
3- AGIR
Nous ne sommes pas la religion de la mort, nous sommes la religion du dépassement. Ce qui veut dire que notre vie est plus grande que nos propres limites. Dieu cherche toujours à ouvrir un chemin de vie, et son amour est tenace. Il faut reconnaître dans l’Eucharistie un passage en Dieu et la signature de l’Alliance. Notre part consiste à nous laisser entraîner sur la dynamique de l’amour. Il faut prendre du temps pour découvrir qui est Dieu, côtoyer la Parole, se laisser aimer par lui. Il faut faire corps avec l’autre, découvrir la joie de la rencontre, de la différence. C’est à travers tout ce que nous sommes que nous devons frayer notre route vers Dieu.
Une eucharistie qui ne devient pas partage n’est pas une bonne eucharistie.
Désirons-nous que Dieu nous rencontre dans notre vie de tous les jours ? Acceptons-nous qu’il nous touche aux endroits les plus vulnérables ? Voulons-nous qu’il habite chez nous lorsqu’il commence à faire nuit, que le jour tire à sa fin ?
L’Eucharistie exige cette invitation. Mais exige aussi que nous nous recueillons devant ce tabernacle pour adorer, rendre grâce, et demander. Qui mange ce pain aura la vie.
4. PRIER
Jésus, merci, de ce grand don que tu nous as voulu laisser, tout juste avant ton sacrifice suprême sur la croix. Tu reste avec nous, silencieusement, dans ce tabernacle, prêt toujours à venir à notre secours pour calmer nos soifs et nos famines et pour te briser en petit morceaux pour arriver à tous. Ton don est grand, incompréhensible, mais vital pour chacun de nous. Donnes-nous plus de foi pour le comprendre, l’aimer et le respecter. Amen.
© kakaluigi,2009